Lutter contre la pédophilie : un site internet pour informer, mettre en relation et agir
21 juillet 2016
Les évêques veulent mieux soutenir les victimes dans leur attente d’écoute et de justice et mieux aider tous les éducateurs à lutter contre la pédophilie. Annoncé parmi les nouvelles mesures prises par la Conférence épiscopale française, destiné au grand public, le site d’information et de ressources est en ligne. Le Père Gérard Le Stang, Secrétaire général adjoint, en détaille le contenu.
Pourquoi un site Internet ?
L’intention première des évêques était une réédition de la brochure « Lutter contre la pédophilie ». Mais pour permettre une information et une formation plus immédiates et plus rapides, ils ont fait le choix de mettre en ligne un site. C’est aussi un moyen d’expliquer au plus grand nombre les méthodes et les moyens de lutte dont l’Eglise se saisit contre ce fléau. De plus, la formule d’un site internet permet de rester à jour par rapport aux différentes évolutions possibles : dispositifs de lutte, législation, etc.
Avec quels contenus ?
Ce site a une utilité immédiate dans la mesure où il donne des éléments pour comprendre et agir. Une page est consacrée aux démarches à effectuer par l’évêque quand il est informé d’un abus sur mineur. Il offre aussi aux victimes ou à leurs proches la possibilité d’entrer en contact direct avec les évêques via une carte des diocèses français. Il reprend un certain nombre d’informations issues de la brochure « Lutter contre la pédophilie » et renvoie vers des ressources documentaires : associations, documents du Magistère – du Pape, des évêques de France ou d’autres pays, bibliographie.
paroledevictimes@cef.fr, l’adresse mail qui permet aux victimes de donner leur témoignage et de prendre contact avec l’Eglise est pérenne. Elle continuera d’orienter vers les évêques où les responsables d’Eglise concernés par des faits.
Le pape François a publié un Motu Proprio qui redit l’importance de suivre les procédures. Quel impact pour l’Eglise en France ?
Ce texte met en forme ce que les papes successifs ont exprimé, en particulier en parlant de « Tolérance zéro ». Le scandale tient autant au fait que des personnes aient été abusées, qu’au fait que les responsables n’aient pas réagi suffisamment fermement. Les mesures prises depuis ces vingt dernières années par l’Eglise en France font que nous sommes dans la même logique. Le travail réalisé par les évêques a pour but de les rendre encore plus réactifs sur ces questions et en particulier pour prendre en compte les victimes n’ayant pas encore pu faire état de la souffrance vécue.
Dans quel état d’esprit les évêques mettent-ils en œuvre ces moyens ?
Je perçois le souci d’une plus grande réactivité de la part des évêques, en particulier concernant les coupables présumés: incitation des personnes à porter plainte et des auteurs à se dénoncer, rapidité à faire un signalement – une fois vérifiée la vraisemblance des faits et étant acquis que seule la justice décide de la prescription – . Je constate, de la part des évêques, un souci d’attention et justice plus marqué envers les victimes, sans négliger le suivi dû aussi aux personnes pédophiles. Il ne s’agit pas seulement de compassion ou d’une promesse vague de faire quelque chose mais d’un appui déterminé au désir des victimes que justice soit faite et d’un meilleur accompagnement pour les orienter dans les démarches qu’elles ont à vivre. Ces mesures font entrer l’Eglise dans une culture de rejet de tout ce qui est dissimulation et silence coupable. Elle indique par là un chemin que toute la société doit emprunter.