Pédophilie : les bons réflexes

Pour accueillir les confidences d’un enfant ou d’un adolescent

Garder à l’esprit qu’il n’appartient pas à l’éducateur de mener lui-même une enquête ou un questionnement détaillé. Celle-ci est du domaine des services sociaux ou de la police.

Encourager l’enfant ou l’adolescent en lui disant qu’il a raison de parler. Admettre que c’est effectivement difficile à exprimer.

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Ne pas mettre en doute sa parole : reconnaître ce qu’il dit avoir subi, dire ce qui est autorisé et interdit, ce qui est juste et injuste, le remercier de la confiance faite et l’informer que le secret ne pourra pas être gardé sur cette révélation. Éviter de montrer une trop grande émotion qui risque d’empêcher l’enfant ou l’adolescent de continuer à s’exprimer. Il arrive alors que la jeune victime, se rendant compte de la gravité de ce qu’il a subi et de l’émotion que suscite son récit, se rétracte peu à peu voire se taise.

Rassurer l’enfant ou l’adolescent sur les marques d’attention qu’on continuera de lui porter, l’assurer d’un soutien durable dans sa démarche.

Garder une trace écrite exacte des propos de l’enfant ou de l’adolescent, des faits rapportés et du traitement donné à ce témoignage.

Éviter de lui faire répéter plusieurs fois son histoire ou de la reformuler nous-même.

L’éducateur accueille un propos qui survient alors que le recueil du témoignage d’un mineur est du ressort strict des autorités judiciaires.

Pour les mesures d’urgence

  • Prévenir l’enfant ou l’adolescent que la confidence ne peut pas être gardée. De même s’il s’agit d’un enfant ou d’un adolescent qui a recueilli la confidence d’un autre, rappeler que les adultes sont obligés d’agir lorsqu’un mineur est en danger. Les violences sexuelles font partie de ces cas.
  • Ne pas le confronter à l’agresseur présumé ou aux témoins ; l’enfant ou l’adolescent peut en avoir peur, se fera traiter de menteur, c’est donc la compétence de la justice de déterminer ce qui a pu se produire. Éviter l’exposition aux médias.
  • S’entourer si possible d’une « cellule de crise » de deux ou trois personnes (assistante sociale, médecin, psychologue).
  • Ne jamais désigner nommément l’agresseur, mais rapporter les propos relatés par l’enfant ou l’adolescent (jusqu’à sa condamnation, l’agresseur est présumé innocent).
  • De façon préventive, constituer une liste d’adresses indispensables dans ces circonstances : coordonnées du procureur de la République, des services sociaux, de la police et la gendarmerie.
  • Si l’auteur présumé est membre de la structure d’accueil et doit être entendu, demander à quelqu’un de prendre part à l’entretien. Garder une trace détaillée de cet entretien et l’éventuellement le transmettre aux autorités judiciaires.