Réflexes à adopter

Un éducateur peut être confronté à des situations imprévues nécessitant une réponse rapide et réfléchie. Une crise peut survenir à tout moment et dans tous lieux. Il est donc nécessaire d’anticiper et savoir les conduites à tenir en cas de crise. Cela nécessite des procédures et de connaitre les personnes à qui se référer dans ce genre de situation. Une crise ne se gère jamais seul.

Lorsque la crise survient, les responsables doivent être en mesure de transmettre des informations de manière transparente et appropriée. Une communication claire et ouverte est primordiale pour gérer efficacement une crise. Les éducateurs, en lien avec leur supérieur hiérarchique, sont à même de repérer les personnes nécessitant une aide particulière.

  • En cas de mise en cause ou face à des faits de violences sexuelles, la première bonne pratique est d’établir un historique des faits le plus précis possible, indépendamment des éventuelles actions judiciaires qui pourraient être menées, et sans se substituer bien sûr ni entraver le travail des enquêteurs. Le travail doit permettre de faire la lumière sans concession. Cela peut constituer une tâche difficile, c’est pourquoi il est essentiel de s’entourer pour cela. Pour rappel, la communication a pour objectif d’expliquer, pas d’excuser.
  • Sur le fond, la communication doit être le reflet de la préoccupation profonde de l’Institution. Il est nécessaire de hiérarchiser les informations :
    1 : se préoccuper des personnes victimes ;
    2 : raconter factuellement ce que l’on sait ;
    3 : énoncer les mesures prises ;
    4 : évoquer la collaboration avec la justice étatique et canonique ;
    5 : invoquer le principe de la présomption d’innocence (le cas échéant).

La communication vers les proches de la personne victime et/ou de l’auteur est le lieu d’une explication plus détaillée et pastorale. Après l’information nécessaire au groupe :

  • Toujours penser à communiquer auprès de la communauté ecclésiale locale concernée, qu’il s’agisse des prêtres ou toute personne en responsabilité pastorale, des diocésains, en les informant de ce qui se passe avec un article sur le site du diocèse par exemple ou par le moyen qui semblera le plus adapté (lettre épiscopale, bulletin diocésain, lettre au presbyterium, etc.).
  • Face aux médias ou aux sollicitations médiatiques, et selon les termes des protocoles signés avec les Parquets : il ne faut pas rester seul, mais toujours s’entourer, intégrer le responsable de la communication locale et demander conseil à des personnes ressources qualifiées (par exemple à la CEF). Faire preuve de réactivité (i.e. : ne pas hésiter à accuser réception des éventuelles sollicitations presse, temporiser si besoin afin de rassembler les éléments d’information nécessaires au traitement des demandes, mais toujours répondre), afin d’apporter des réponses aux journalistes, mais toujours en ayant au préalable pris le temps de la réflexion et de la contradiction avec des personnes compétentes. De façon générale, privilégier le dialogue et la collaboration apaisée et en bonne intelligence avec les journalistes, plutôt que rester silencieux.

A la suite de la crise, une évaluation de sa gestion pour identifier les leçons apprises, renforcer les points forts et identifier les domaines à améliorer est utile pour prévenir et mieux se préparer aux futures crises. En intégrant ces éléments dans leur pratique quotidienne, les responsables peuvent être mieux préparés à faire face aux crises et à protéger les personnes qui leurs sont confiées.