Une attitude éducative juste

 

Éduquer est d’abord une affaire de relation entre des personnes. Éduquer met en jeu une certaine conception de l’homme comme être de relations, et suppose un vrai projet de vie. Ainsi, l’éducation des enfants et des jeunes interpelle depuis longtemps l’énergie des chrétiens au service d’une croissance humaine et spirituelle heureuse et harmonieuse. Quatre repères peuvent être ainsi formulés :

  • Une relation éducative chaste: non pas au sens courant de « non-charnelle », mais parce qu’elle n’exerce aucune puissance, ni domination sur l’autre. Elle s’inscrit dans la recherche permanente de la juste distance entre l’éducateur et l’enfant. Elle n’est pas de l’ordre de la séduction, mais du respect de l’éduqué. Ainsi l’autre est un sujet respecté, et non pas un objet possédé.
  • Une relation éducative vécue dans l’apprentissage de la liberté: elle permet à chacun de grandir, de faire des choix, de construire son propre chemin, personnel et différent de l’adulte qui accompagne et éduque.
  • Une relation éducative dans la dynamique de l’alliance: dans l’éducation, chacun est proche mais séparé, fidèle sans être soumis. L’alliance engage vis-à-vis de l’autre, dans le respect profond des différences : l’éducateur doit s’effacer pour que grandisse l’éduqué.
  • Une relation éducative ouverte au sens de la loi: la loi est la parole commune à tous les membres d’un corps social. Elle « interdit », met de la distance entre le sujet et ses désirs immédiats, désigne le bien, offre des repères pour une plus grande humanisation de la personne et de la société. La compréhension et le respect de la loi est au cœur de toute éducation.

Tout travail éducatif sérieux et respectueux de l’enfant prend en compte ces quatre critères.

On peut aussi observer que trois interdits fondamentaux structurent de façon décisive les relations éducatives :

  • l’interdit de la fusion qui absorbe les personnes l’une dans l’autre, en niant leur singularité propre ;
  • l’interdit du mensonge, qui manipule personnes et institutions ;
  • l’interdit de la violence, qui tue la confiance et écrase le plus faible.

Ces trois interdits se traduisent positivement par la juste distance, la vérité, le respect.