Y a-t-il un lien entre pédophilie et célibat ?

Les faits sont sans appel : le premier lieu de commission de violences sexuelles contre des mineurs est la famille. Ce constat va à l’encontre d’une opinion largement répandue qui affirme que le mariage des prêtres serait la solution pour éviter à ceux-ci de commettre des actes pédocriminels.* C’est se faire une pauvre idée du mariage en le réduisant à n’être qu’un remède à une perversion. Le célibat consacré ne renforce, ni ne diminue les pulsions d’une structure psycho-sexuelle profonde conduisant aux violences sexuelles sur mineurs. Les tendances ou pulsions pédophiles sont de l’ordre d’une perversion, indépendante de l’état de vie, qu’on soit marié ou célibataire.

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Dans l’Église latine, l’appel au presbytérat n’est adressé qu’à des hommes qui, en réponse à l’appel de Dieu, choisissent librement de vivre la chasteté dans la continence. Ce choix de vie comporte des exigences. Il demande une bonne connaissance de soi et de ses limites, une maturité affective suffisante, la capacité à nouer des relations saines et heureuses, ainsi qu’une lucidité sur les joies et les difficultés du choix du célibat sacerdotal, notamment l’absence de relations sexuelles. Certes la fidélité à un tel choix de vie n’est pas toujours facile à vivre dans la durée et face aux aléas des rencontres. La vie conjugale, elle aussi est exigeante, et comporte ses joies et ses peines.

La formation des futurs prêtres aujourd’hui est attentive à ces questions. Elle cherche à favoriser une meilleure connaissance de soi dans le domaine relationnel, en permettant aux séminaristes d’approfondir plus particulièrement les dimensions affective et sexuelle de leur personnalité. L’Eglise a le souci de soutenir ses prêtres, leur condition de vie, leur santé, leurs difficultés, tout au long de leur vie.

Les questions de la pédophilie relèvent de situations complexes et douloureuses face auxquelles il est nécessaire et urgent de lutter en apportant des éléments précis et concrets. L’Eglise doit, avec d’autres institutions, prendre une part active à ce combat, d’autant que l’opinion publique attend des prêtres une attitude irréprochable. Ce qui est le cas de la grande majorité des prêtres de notre pays.

* rapport de la CIASE §0894 p.323