Une préoccupation constante : le bien des enfants et des jeunes

Les révélations, si fréquentes, d’abus sexuels concernant les enfants et les jeunes et les jeunes ne tombent jamais dans l’indifférence. L’émotion ne s’émousse pas. Chaque « affaire » trouble les esprits et ébranle l’opinion. Et quand il arrive qu’un membre de l’Église, soit mis en cause, les réactions atteignent une très grande violence, la déception étant à la hauteur des attentes. On ne peut que louer l’extrême sensibilité à l’égard des souffrances et malheurs des enfants et des jeunes : leur présent, leur avenir, doivent rester la préoccupation majeure et constante de tous. Au-delà, une prévention efficace ne peut faire l’économie de certaines étapes.

Rechercher la vérité

Quoi qu’il en coûte, la recherche de la vérité, aussi brûlante soit-elle, reste la première des exigences. Désormais, aucun groupe, aucune institution, aucun mouvement ne pourra, ni ne devra nier, ou dissimuler les faits. L’Église catholique s’y est engagée fermement. Le passage par l’épreuve de vérité n’est pas négociable : il s’impose. Ce qui n’exclut pas, faut-il le rappeler, une grande prudence dans la recherche de cette vérité.

Ne pas se satisfaire d’un constat désabusé

Une deuxième étape demande à chacun un effort de lucidité. La violence et l’insécurité ont envahi le monde où vivent les enfants et les jeunes. La fracture est grande entre l’école, la famille, les institutions, les pouvoirs publics, les Églises. Trop de séparation, d’éclatement, d’ignorance empêchent que l’univers des enfants soit l’affaire de tous. Au regard de cette situation, chaque personne en charge d’éducation doit procéder à un examen clairvoyant de sa pratique, de ses objectifs, de son désir de coopération.

Cette analyse conduit à l’ultime étape : un combat à entreprendre avec détermination. On pourrait se satisfaire d’un constat désabusé : de telles pratiques ont toujours existé et existeront toujours. À quoi bon tous ces efforts ?

Mais lutter contre l’ignorance, l’injustice, le malheur innocent est bien l’honneur de la condition humaine.

L’éducation au centre de nos préoccupations

Bien traiter les enfants et les jeunes demande du courage et des efforts prolongés : redire haut et fort les interdits, rappeler les exigences de la loi, réhabiliter les fondements même de notre vie sociale que sont la distinction des générations et la différence des sexes. Bien traiter tous les enfants et les jeunes ne peut être que l’affaire de tous. Un regard nouveau s’impose, fait d’ouverture, d’esprit de collaboration, de volonté d’écoute. Il réclame aussi sollicitude, tendresse, respect. L’éducation des enfants et des jeunes doit être réellement au centre des préoccupations. On ne fait jamais appel en vain à ce qui est le meilleur en l’homme. Ce combat qui mobilise déjà tant de personnes, de groupes et d’associations s’impose aux chrétiens avec une particulière évidence. Le respect et l’amour dus aux faibles et aux petits sont au cœur du message de Jésus Christ. Dès lors, ce combat ne souffre aujourd’hui ni restriction, ni hésitation, ni faux pas. Il réclame d’être poursuivi courageusement.

Ce que vous avez fait au plus petit des miens, c’est à moi que vous l’avez fait. Mt25, 40