Signaux d’alerte chez les enfants victimes
Il n’existe pas de signal spécifique unique indicateur de violences sexuelles. Il faut bien se garder d’établir des critères qui prétendraient les diagnostiquer à coup sûr. Un seul critère ne suffit pas et ne peut jamais constituer une preuve.
Ces faisceaux de signaux d’alerte peuvent être révélateurs de mal-être, mais quelle que soit leur origine, il faut les prendre en compte et y répondre. Les enfants et les adolescents qui ont été agressés associent souvent plusieurs signes de mal-être, qui sont aussi des appels à l’aide.
À tous les âges
- la tristesse, le silence, les crises de larmes sans raison apparente ;
- le désintérêt pour tout, même pour jouer ;
- les maux de ventre, de tête, ou autres, les recours fréquents à l’infirmerie ;
- la méfiance, la peur envers les adultes, ou au contraire le fait de se cramponner à l’un d’entre eux ;
- le refus net d’aller quelque part, avec quelqu’un ou chez quelqu’un ;
- les changements brutaux de comportement : chute des résultats scolaires, apparition de cauchemars, d’insomnies, de troubles alimentaires, troubles régressifs (énurésie et encoprésie) ;
- une hyperagitation, une masturbation compulsive : l’enfant ou l’adolescent semble sans cesse à la recherche de sensations fortes ;
- un vocabulaire provocant, avec des expressions et des allusions ayant trait à la vie sexuelle qui ne semblent pas de son âge ;
- des comportements excessifs de voyeurisme, ou d’exhibitionnisme ;
- l’agressivité envers les autres enfants ou adolescents: il arrive que certains miment avec un autre, dans leurs jeux, les gestes qu’ils ont pu voir ou subir ;
- la frayeur devant tout contact physique, de la part de qui que ce soit ;
- tout comportement en rupture avec le développement ou le caractère habituel du mineur.
À l’adolescence
Des agressions et violences sexuelles qui ont eu lieu et ont été enfouies dans le silence durant l’enfance peuvent être révélées à la puberté. La maturation relationnelle, affective et sexuelle fait resurgir les souvenirs, qui se manifestent par des troubles, des signes de mal-être général :
- les dépressions et tentatives de suicide, les auto-mutilations ;
- les anorexies et boulimies ;
- l’absentéisme excessif et l’échec scolaire ;
- les fugues ; la provocation sexuelle, l’agressivité, jusqu’à l’agression, à leur tour, d’enfants plus jeunes ;
- la consommation d’alcool et de drogue ;
- la recherche de sensation forte et de conduite à risque.
De plus, en état d’ivresse, les adolescents deviennent des victimes faciles pour les agresseurs. Sous l’effet de la menace, de la drogue, de l’influence toxique d’un groupe, des adolescents peuvent être poussés à la prostitution.
De façon générale, il faut porter une attention particulière à certains enfants ou adolescents qui sont plus fragiles ou fragilisés :
- ils vivent en retrait, ils sont les boucs émissaires, victimes de harcèlement.
- ils sont affectés d’un handicap, d’une manière ou d’une autre.
- ils sont amenés à faire seuls des trajets, sont seuls chez eux et dans la rue. Ils sont livrés à eux-mêmes.